Créée en 2008 par Sammy Baloji, Patrick Mudekereza et autres acteurs culturels lushois, l’ASBL Picha est une initiative qui entend promouvoir la création artistique, en explorant les réalités sociales et les enjeux de mémoire qu’elles recouvrent, en prenant comme « scène » l’espace urbain, et comme médium les images et les mots, dans toute l’acceptation que ces deux termes peuvent induire. Il désire apporter un regard artistique à une réflexion endogène sur son environnement d’aujourd’hui.
Picha dispose, à cet effet de deux outils : le centre d’art et la biennale. La manifestation la plus importante organisée par l’association est la biennale de Lubumbashi, qui rassemble tous les deux ans des artistes et professionnels d’Afrique et de partout dans le monde pour des expositions et interventions dans l’espace public, des rencontres professionnelles, des ateliers, des conférences, etc. Cette manifestation, s’est taillée en trois éditions une place de choix dans l’agenda des événements cultuels internationaux. Elle est, avec la biennale de Dak’art (Sénégal) et celle de Marakesh (Maroc), l’un des trois événements africains qui ont été désignés comme représentants du continent au comité de l’International Biennale Association, plateforme qui regroupe 21 biennales sur la planète.
La dernière édition des Rencontres Picha, Biennale de Lubumbashi, a eu lieu en octobre 2013. Cette année est donc une année sans biennale, ou plus exactement, une année de préparation de la biennale, dont la quatrième édition aura lieu en octobre 2015. Pour ce faire, le centre d’art joue un rôle particulièrement important d’accompagnement des différents acteurs. En voulant une biennale plus ancrée dans son environnement, Picha prend le parti de stimuler un dialogue entre les artistes, les écrivains, les opérateurs culturels ainsi que les publics locaux et la scène artistique internationale qui y sera invitée. Mais la biennale, comme l’ensemble des projets de Picha, reste avant tout des « Rencontres », donc le premier pas de cette préparation est de créer un cadre de convivialité au sein même du centre d’art. Nous sommes donc heureux de vous annoncer l’ouverture du Picha Bar. Nourrir et abreuver le corps, mais également l’esprit. C’est pour cela que le Centre de ressources de Picha va être ouvert au public pour consultation. Ce centre de ressources comprend plus 700 ouvrages consacrés aux arts et à la littérature.
Le centre d’art Picha offre au public:
Picha live: plateforme réservée aux arts de la scène et à toutes les formes d’expressions performatives. Ces manifestations se font en liaison avec le Picha Bar et présenteront des performances abouties (musique, théâtre, danse, etc.), des spectacles en train de se construire ou de nature plus expérimentale.
Picha ciné: La programmation de cinéma de Picha va reprendre. Picha continue sa démarche de diffusion en présentant des films de fiction et documentaires congolais et africains, mais également une programmation de films d’art et d’essai du monde entier.
L’espace-projet: en s’inspirant du format de « project space » développé en Allemagne et au Royaume-Uni, le centre d’art Picha va consacrer son espace intérieur au développement dans l’espace d’idées, de recherches et de premiers jets de créations par des artistes qui désirent avoir un retour du public sur leurs travaux.
Libr’écrire : le collectif d’écrivain continue ses réunions bimensuelles. En plus des rencontres entre écrivains le deuxième jeudi du mois, et des cartes blanches publiques le quatrième jeudi, Picha met en place un dispositif de coaching par un ainé des écrivains et rassemblera des archives des manuscrits. Des projets éditoriaux sont également à l’étude.
Parallèlement à sa programmation mensuelle, l’action de Picha cette année sera articulée autour de deux projets majeurs : Revolution room /// territoires de la mémoire et L’Atelier permanent.
Le premier est un travail sur l’espace public et la mémoire sur 3 sites (la cité Gécamines à Lubumbashi, le quartier Kiloville à Fungurume et le territoire de Moba). Ce projet est mené en collaboration avec Visual Art Network South Africa (VANSA), partenaire sud-africain qui mène des projets similaires.
L’Atelier permanent est un projet de formation et d’accompagnement d’artistes pour leur mettre le pied à l’étrier pour développer une carrière d’artiste ouvert à l’international tout en restant basé à Lubumbashi et en développant des projets pertinent. Ce programme entend fonctionner sous forme de cercles concentriques qui implique également des formations d’initiation à l’art ou simplement le développement du public. Il s’ouvre donc aux artistes professionnels, ou simplement aux amateurs de l’art.